Numéros d'urgence
Retour

Forum

questions

détails

Postée dans

Theory of nothing

Bonjour. J'ai 17 ans. Et j'en ai marre de me sentir spectatrice de ma propre existence. Mes réflexions tournent en rond. L'année passée j'ai fait une tentative de suicide, et oui, le chemin est TRÈS long avant d'y arriver. Il a duré un an, deux ans voire plus, je ne sais plus. Je tente de répondre à mes questions existentielles en m'intéressant à tout. Vraiment. J'ai tout essayé.
Je me suis inscrite sur un forum de philosophie, mais je m'enfonce encore plus. La philosophie déterministe me consume à petits feux.
J'ai essayé la science, ses réponses qui paraissent sérieuses, objectives. Je me suis abonnée à un magazine scientifique. J'ai lu des articles sur la psychologie comportementale. J'ai étudié de près ma propre dépression. Mais ça ne rime à rien. Parce qu'on tente de répondre à des questions ci et là, mais on ne sait même pas au fond d'où on vient. Et quand on ne sait pas d'où le vient, on ne peut pas savoir où l'on va non plus, n'est-ce pas ?
Il y a l'écriture aussi. Elle guide mon existence. Comme drogue, même. Je pourrais tapisser les murs de ma chambre avec mes écrits. Des fictions. Des carnets noirs de mots. Des mots, encore, toujours, fruits de mes lectures, de mes discussions philosophiques sur Internet. Des poèmes qui sont des symboles de désespoir à l'état pure. Mais tout ça ne me rend pas heureuse. Je sais que le bonheur dépend des relations sociales. L' Homme est un animal social, tout ça. J'ai une famille aimante, pourtant. A l'école, je me suis ouverte. Je parle aux personnes qui m'entourent. Avec des mots vides. Aux profs, surtout. Mais comme une amie virtuelle me l'a dit : "on peut être aimé mais se sentir toujours aussi seul". Et surtout : il y a deux façons de se fermer au monde, se taire ou parler beaucoup pour ne rien dire. Parce qu'on se sait incompris.
Il y a également la musique qui donne un rythme à ma respiration qui aimerait s'arrêter. Je tourne les mélodies d'ambiance en boucle. Dès que je l'arrête, le gouffre devant moi me fait des oeillades. Mon cerveau a sûrement besoin de ces ondes pour sécréter je-ne-sais-quelle substance euphorisante.
Sans parler de la danse, elle me permet de reprendre conscience de mon corps, d'habitude. Mais là, j'ai l'impression que ma vie entière est une illusion, et mon cours d'il y a une heure ne m'a rien apporté, elle a juste rendu encore plus saisissante mon sentiment de vivre un rêve éveillé. La réalité absolue n'existe pas. Tout n'est que reconstitutions du cerveau. Leurres. Illusions. Croyances. Trompe-l'oeil. Comme si la vie n'était qu'une pièce de théâtre, dont nous sommes les marionnettes de lois naturelles.
J'aimerais tellement pouvoir croire en Dieu, si vous saviez comme ça faciliterait les choses. Mais non. Je baigne dans un non-sens absolu. Je me sens coupable de déprimer. Je l'ai dit un millier de fois à mes amies virtuelles, elles m'ont répondu que toutes les souffrances sont graves et qu'il n'y a pas lieu de culpabiliser. Mais moi j'ai été aidée. J'ai parlé à des psychologues, mes profs, mes amies virtuelles... Ils ont allumé la lumière dans ma prison le temps d'une fraction de seconde. Mais je suis comme un chien qui demande sans cesse des caresses. Je suis presque triste d'être humaine, d'être sans cesse frustrée par un manque d'affection, de relations sociales RÉELLES. Ma seule vie est virtuelle.
Je me sens épuisée. J'ai déjà connu cet état d'âme. Et il n'y a pas eu de solution à elle, j'ai juste pu la fuir un moment, me bander les yeux, faire comme si mon existence avait un sens.
Je ne sais même pas ce qu'on pourrait répondre à ce texte ridicule. Je me cogne sans cesse contre ce mur que personne d'autre ne semble voir. Et c'est douloureux.

Publié le 22/12/2015 par Guizi

Je pense un peu comme toi. Je me demande parfois si c'est moi qui agit, ou si c'est un rêve. J'ai besoin d'avoir froid car c'est la seule chose qui me permette de sentir toutes les parcelles de mon corps. Mais je ne suis pas dépressive. Je me dis que cet "épisode" est court et qu'il faut en profiter un maximum.

Publié le 02/01/2016 par brenda2312

Salut Guizi ! Alors je crois comprendre une chose en te lisant: tu te sens seule et tu as l'impression que les relations avec les autres sont superficielles, fausses. Tu parles de "mots vides"... J'ai cette impression là aussi avec les autres, cette impression d'être derrière un mur en verre, et de ne pas savoir creuser en profondeur... La société actuelle me semble trop individualiste. Est-ce que c'est ça que tu ressens? Sache que tu n'es pas seule. Courage!

Publié le 17/02/2016 par Lilimat68

Oh et n'hésite pas à continuer à poster des trucs sur cette discussion si tu as besoin de parler ;) Bizou coeur <3

Publié le 17/02/2016 par Lilimat68

Poste un commentaire

Ton avis ?

Combien d'heures passes-tu derrière les réseaux sociaux par jour? ?