Bonjour,

je n'ai pas encore lu la biographie de Mandela, je prendrais le temps. C'est agréable de belles personnes qui portent, qui avancent aussi. Je ne sais pas si vous connaissez Pierre Rabbit, on m'en a dit beaucoup de bien. C'est un autre homme, moderne, que j'aimerais lire, bientôt.

J'ai beaucoup de colère, suite à cette histoire. Je lui ai offert beaucoup de confiance, je me trompe rarement sur les personnes à qui je la donne. Sauf, cette fois-là. Je reste dans de nombreuses incompréhensions et un peu blessée.

Mais, je vais bien. Je sais que ma vie a beaucoup été centrée sur les hommes, j'en ai conscience. C'est d'ailleurs grâce à ça que j'ai obtenu un de mes jobs actuels (lovecoach).

Je suis sur d'autres choses en ce moment : MOI.

Je prépare, doucement, mon voyage au Liban. Je poursuis mes démarches alimentaires (bio, de saisons, végétarien). Je tente de devenir une meilleure colocataire, amie, sœur... Pas pour l'Amour des autres, simplement pour être à la hauteur de ce que je peux attendre de moi. J'écris, un journal papier, que j'adresse à mon père (qui est décédé, il y a trois ans, vous m'aviez accompagné là-dedans). Je travaille pour des ONG en tant que recruteur de donateur. Amnesty était la précédente, je passe à la merveilleuse Oxfam. Et, je travaille sur mes articles, toujours. Je conseille les filles, je les accompagne dans leurs histoires, je tente de gagner en humilité. Cette histoire m'a ramené à une vulnérabilité sentimentale que je ne pensais pas avoir.

Et, je sais, depuis un mois, faire du vélo.

J'imagine que je suis une grande maison. La chambre « coeur » est condamné en ce moment. J'y retourne de temps en temps, pour faire des travaux. Je séduis un peu, mais sans rien attendre, pour le plaisir. Il reste d'autres pièces, dans lesquelles je peux me reposer, me ressourcer et peaufiner la décoration.

Malgré la colère et déception que me laisse cette histoire (très courte, très forte), malgré les sentiments et cauchemars qui traînent encore, je vais bien. Je me suis nourrit de tout ce que je pouvais vis à vis de cette histoire. J'ai appris de sa force, de son rapport au monde. Ce qui me plaît, que j'ai vu chez lui, je peux le garder et l'épanouir en moi. Car, la seule chose sur laquelle je peux agir c'est MOI et mon rapport au monde.

« Sois le changement que tu veux voir dans ce monde ». Gandhi.

Mon tatouage, je le soigne, je le crème. Il vient érotiser ma peau, me rappeler le rapport au monde, à moi et à l'Autre qui m'apaise, qui me calme (quand il ne me rend pas heureuse). La tendresse. C'est, à mon sens, la seule forme d'Amour qui n'attends rien. Symboliquement, c'est fort.

Je sais que je viens de passer un cap. Je ne suis plus une enfant, même si je garde bien précieusement cette part là de moi, ce goût de la vie et cet optimiste qui m'a porté mes premières années de vie. Simplement, mon rapport aux choses changent. J'ai une confiance en ma FORCE indéracinable. Je porte la vie de mon père, ma mère et leurs parents avant eux dans mon sang.

Cette mésaventure a eue l’extraordinaire chance de me confronter à mon plus vieux démons. Mon besoin d'être aimée. C'était enrichissant de la vivre encore une fois et d'avoir fait un autre choix.

Alors, je vais bien. Certes, ce n'est pas le grand bonheur d'une rencontre, ni celui d'une réussite ou encore un bonheur fortuit, donné en cadeau par la vie... Mais, une paix de fond, de base, à l'intérieur de moi, que je peux retrouver, je le sais, pour le restant de ma vie. C'est ma tendresse. Et, ça, je le sais aujourd'hui, rien n'y personne ne peut me l'enlever.

Du fond du cœur, je vous remercie de répondre présent dans les moments de doutes que je traverse encore. (Que je traverserais?). Je vous remercie de me lire depuis quelques années et de garder mes textes, mes interrogations, mes doutes depuis tant de temps.

Affectueusement,

A.......