Bonjour,
Je tiens à vous dire merci pour votre réponse bouleversante. Oui, bouleversante... Et cela parce que vous avez réussi à comprendre absolument tout, vous avez compris le sens de chaque mot que j'ai écris, vous avez compris la principal, ma douleur. Ca parait simple, mais ca fait du bien de se sentir comprise. En effet, plusieurs fois j'ai essayé d'en parler à mes parents, de leur expliquer que mes problèmes n'étaient pas simplement dus à une crise d'adolescence comme mon père le prétend, que j'étais vraiment mal, que mon sourire cachait un tas de choses très difficiles à partager. Mes parents sont très attentifs à tout ce que je fais, mon père travaille beaucoup pour que mon frère et moi ne manquions de rien, ma mère se donne sans compter pour me conduire un peu partout, ils sont tous les deux des parents merveilleux. Mais je crois que justement, ils ont du mal à accepter qu'ils n'ont pas une famille si parfait que cela, que malgré tous leurs efforts il y a eu une faille quelque part. Ils ont surement beaucoup de mal à admettre que pendant des mois ils ont cru pleinement à mon sourire. Je pense que le jour où ils sauront toute la vérité, ils vont s'en vouloir. Mais je neveux pas de cela, c'est vrai que quelque chose leur a échappé mais à côté de ça, ils m'ont offert la vie rêvée pour tout enfant. Vous me comprenez et ça me fait du bien parce que eux, même avec toute leur volonté, ils n'y arrivent pas, d'ailleurs mon frère non plus. Je crois que je vais faire comme vous me l'avez dit, je vais aller lui parler une fois, en tout sincérité. Lui aussi doit se sentir démuni. Il m'a beaucoup vu pleurer ces derniers mois, lorsque les parents n'étaient pas là et que je pouvais laisser couler les larmes a ma guise. Et à chaque fois, au lieu de me parler il essayait de me faire rire, il mettait de la musique et se mettait à danser, ou il me mettait devant un film drôle. Ce n'était peut-être pas la bonne manière de faire mais il a réussi malgré tout à m'offrir quelques moments de joie dans ces mois de détresse. La communication est difficile entre nous, il est très joyeux, toujours de bonne humeur, mais sentimentalement, il est renfermé et a du mal a parler. Je vais essayer de lui expliquer une fois clairement pourquoi je pleure de plus en plus, je vais lui dire toute la vérité, parce que je pense vraiment qu'il doit se poser beaucoup de question et se sentir coupable de ne pas arriver a me remettre sur pieds. La seule qui me comprenne, c'est sa copine. Je me suis beaucoup attachée à elle cette année, je pense que c'est notamment parce qu'elle a 3 ans de plus que moi. Depuis que je suis petite j'ai tendance à me chercher des amies plus grandes que moi, je me sens mieux avec elles. Du coup la copine de mon frère est devenue une vrai amie pour moi, et ca me fait du bien qu'elle me comprenne, elle ne me juge jamais mais elle a souvent du mal à trouver quoi faire et quoi dire pour me raisonner. A mon avis, ca doit la frustrer de temps en temps. Enfin, comme vous le voyez, j'ai des gens qui essayent de me comprendre et de m'aider, mais la plupart n'y arrivent pas.
Vous dites que je donne l'impression d'être très sensible. C'est vrai, mais c'est nouveau. Ma mère a d'ailleurs souvent du mal à comprendre cela. En effet, quand j'étais petite elle me disait toujours que j'étais une brute, que j'étais très sèche dans ma manière de parler aux gens, que je devais faire attention aux mots que j'utilisas, c'est normal en même temps, petite, j'ai dû apprendre à répondre à mon frère pour ne pas me laisser marcher dessus. Mais maintenant c'est différent, ma très forte sensibilité a commencé à se développer quand je me faisais harceler. Maintenant c'est devenu un problème parce que je prend tout pour moi. Je me sens toujours coupable quand des personnes se disputent ou qu'il y a un problème quelconque. J'ai tendance à me mettre beaucoup de responsabilités sur le dos et je me sens touchée par un tas de choses. Je voudrais aider tout le monde et ne faire de mal à personne. Voilà d'ailleurs ce que vous avez remarqué, je ne dis rien, je souris parce que pour mes parents, ce serait atroce d'apprendre à quel point je ne vais pas bien.
J'ai réussi à ne plus me mutiler depuis 3 jours. Seulement d'habitude quand l'envie me prend, je sors, mais aujourd'hui il pleut donc le défi s'annonce un peu plus compliqué... Soit je vais faire mon possible pour trouver un moyen de ne plus recommencer. Déjà le temps que je prend pour écrire est le temps que je ne prends pas pour me faire du mal. C'est vrai ce que vous dites, ça me fait me sentir vivante. Je pense que c'est pour cela que je le fais, en plus du fait que c'est pour me "punir". Ca me rappelle que je suis encore en vie et que je dois continuer à me battre. (Même si là c'est plus vraiment le cas). Il faut que je tienne encore quelques heures, ce soir une amie vient chez moi, ca me fait tellement plaisir parce que je n'ai encore vu personne en un mois, je passe mes journées à dormir pour m'empêcher de penser... Puis la copine de mon frère vient aussi, enfin un peu d'activités, ça va me faire du bien je crois. Je me réjouis de me changer les idées le temps d'une soirée !
Vous dites que je parait intelligente...c'est pas faux, mais personnellement je pense que c'est surtout de la maturité. Il faut dire que mon frère m'a toujours poussé vers le haut. Cependant, ma mère m'a dit une fois qu'elle se demandait si je n'étais pas surdouée... C'est possible ? Je ne crois pas, mais sil y a moyen de la rassurer là-dessus... Comment le savoir ? Il y a des "signes" ? Il est quand même vrai que ma maturité me pose régulièrement des problèmes, j'ai du mal à comprendre mes (rares) copines, leur façon de penser. Déjà le fait que beaucoup de filles de mon âge se contentes de ressembler aux autres et de ne pas travailler juste pour mieux se mêler au groupe. Moi c'est pas pareil, je veux pas ressembler aux autres, puis je travaille pour réussir, parce que mes parents aussi travaillent pour me donner ce dont j'ai besoin. Ils ont accepté que je change d'école, et ça va leur demander des investissements, parce qu'ils vont devoir faire plus de trajets et m'acheter un abonnement qui coute cher. Alors non je ne me sens pas à ma place au milieu de toutes ces filles qui n'ont aucune reconnaissance envers leur famille, qui préfèrent la délaisser pour passer du temps avec leurs amies. J'ai du mal à me sentir à l'aise avec les gens de mon âge. C'est normal ? Ca peut venir de quoi ? Comment résoudre cela ?
Dorénavant, je vais essayer de rester moins seule, je vais leur dire qu'il ne faut pas. Que je dois arriver a sortir et que pour cela j'ai besoin d'eux aussi.
Pour ce qui est de la psy, ma mère m'a dit hier soir que j'avais rendez-vous jeudi prochain ( le 11 ). Voilà, il va bien falloir que j'arrive à m'ouvrir. C'est une bonne chose et en même temps ca me stress un peu. Déjà parce que c'est ma mère qui m'y conduit, et je sais que si elle me pose trop de questions ça a me rendre nerveuse. SI je vais en parler à quelqu'un d'extérieur, c'est justement pour ne pas avoir à me faire subir et à lui faire subir la souffrance de parler de tout cela. Puis ca me stress aussi parce que je sais que cela va faire ressurgir un tas de souffrance que j'essaye de camoufler depuis tout ce temps. Enfin, ça ne va pas être facile mais il va bien falloir que j'y arrive. De toute façon c'est ça ou on sait bien comment ça va finir. SI je ne le fais pas, si je n'arrive pas à parler ouvertement de tous ces poids, je vais m'étouffer et prendre la mauvaise décision.
Comme vous le voyez, j'adore écrire, ça me libère, et je l'ai tellement fait ces derniers mois que c'est devenu fluide, les mots s'écrivent d'eux mêmes. J'ai une farde où j'entasse tous mes textes depuis quelques années mais surtout depuis le mois d'avril, mois où j'ai vraiment commencé à sombrer un peu plus chaque jour. Je les relis de temps en temps et c'est vrai qu'ils expriment souvent très clairement ce que je ressens. J'en ai fait lire un à ma mère et à la copine de mon frère une fois, elles ont pleuré toutes les deux. Ma mère est tombée de haut en voyant toutes cette souffrance entassée sur 6 pages de mots. Mais j'en ai plein d'autres comme ça et je me demande si il faut que je les fasse lire à quelqu'un. Ils expriment bien mieux ce que je ressens que quand j'essaye de l'expliquer oralement. Faut-il que j'en confie quelques-uns à une amie ? a ma mère ? ou a quelqu'un d'autre de la famille ? Peut être mon frère ? ou une tante ? J'ai une grande famille soudée et beaucoup de possibilités s'offrent à moi mais le même problème revient à chaque fois, je sais que lire cela leur fera énormément de mal et ce n'est pas mon but...
Merci beaucoup à vous !