Bonjour, merci beaucoup pour la réponse précédente, je suis contente que mes messages peuvent vous aider en retour concernant le mal-être chez les jeunes. Je vais vous détailler le plus clairement possible les raisons pour laquelle je décroche.

Dans ma vision des choses, vous avez raison concernant le fait que mes parents me délaissent dans mes problèmes personnels.
D'un côté ils n'ont pas vécu la même époque (ma mère ne vient pas de France) et ils ont arrêté tôt l'école pour travailler, ils ignorent tout ce qui touche les études, la logique et ont peu de manières.
Et d'un autre côté ils continuent de m'aimer peu importe ce que je fais, même si je fais des bêtises.

Ce qui constitue mon plus gros mal-être c'est que je vis dans un deux pièces avec ma famille où la promiscuité est à son paroxysme. C'est un mal-être passif mais ma sensibilité semble éterniser les choses. Je me suis mise à détester une fille de ma classe (malheureusement je reste 3 ans dans la même classe) parce qu'elle m'a invité chez elle, dans une maison avec carrément un sol chauffant. Et elle était le parfait opposé de moi, complément ouverte, insensible et éduquée. Tout le monde l'apprécie et se fait marcher dessus par elle, après il me semble que son père est stricte.

Malgré ma sous culture, j'ai été investie dès le jeune âge à travailler à l'école, puisque c'est le seul endroit où il y avait un cadre. Je respectai plus les professeurs que mes parents et donc j'avais d'assez bonnes notes.
Mais plus on grandit moins on a de contraintes avec les professeurs, on doit apprendre à être plus en autonomie, chose impossible pour mon cas. Et c'est cette méthode que je déteste. J'apprenais les leçons et faisais mes devoirs la veille du cours, ça marchait bien en langues et l'histoire mais les mathématiques...

Je venais pour m'ennuyer car je comprenais rien et je disais rien tant je me sentais mal à l'aise d'être aussi perdue. Et en art les professeurs donnent que des projets à faire à la maison, les confinements ont étés terribles. J'ai rendu un projet que je n'aurai pas dû, c'est là que je commençais à complètement perdre confiance en moi et les professeurs ont sali mon bulletin en le soulignant.

Et en troisième année donc celle ci, ça ne s'arrangeait pas, ma sœur aînée (instable) est revenue à la maison et ma deuxième soeur avait accouché d'un garçon et son petit ami s'est fait viré de chez lui. Je voulais littéralement disparaître. On ne pouvait plus circuler, plus manger sur la table du salon, tout le monde parlait fort, je faisais mes devoirs sur mon matelas qui était mon seul espace personnel etc. Je m'imaginais être contente d'être sdf, sous le train qui m'emmenait à l'école, n'importe quel scénario radical qui me ferait rejoindre les cieux. Ça a fait la balance avec l'école, je me suis investie pour avoir 15 de moyenne tout en étant malheureuse d'avoir aucun moyen de fournir un travail que j'aime.

Maintenant au second semestre après que l'aînée soit partie, j'ai tout relâché, je me perds de plus en plus dans mes pensées elles sont pas suicidaires au contraire, j'ai abandonné mes projets d'art pour faire ce qui m'intéressait lecture, philosophie et sorties, tout en faisant semblant d'avoir travaillé mais ça s'est tout de suite vu que je croyais pas en mon projet. Du coup je suis dévastée, j'ai eu une des pires notes en philo dont j'aimais bien les cours et je viens de rendre copie blanche en maths donc c'est sur que j'irai aux rattrapages et c'est un obstacle de plus pour obtenir la clé de ma délivrance.

Désolée de vous donner autant de boulot, en tout cas c'est la première fois qu'explique quelque chose d'aussi intime et je vous remercie d'être attentif et de répondre dans des délais très brefs.